Heures supplémentaires non payées : qui doit prouver qu’elles ont bien été effectuées ?

Qui de l’employeur ou du salarié doit prouver que des heures supplémentaires non payées ont bien été effectuées ? Vos questions juridiques traitées par Capital avec l’aide de nos avocats experts.


Le cas : Après avoir saisi en vain les Prud’hommes pour obtenir le paiement d’heures supplémentaires contestées par son patron, un salarié travaillant dans un cabinet d’expertises immobilières est débouté en appel, les éléments apportés pour étayer sa demande étant jugés insuffisants. Notre homme décide alors de se pourvoir en cassation. Bien lui en prend. (1)

L’avis de l’avocat : En règle générale dans notre droit, c’est le plaignant qui doit montrer devant les tribunaux le bien-fondé de sa réclamation. Mais ce n’est pas systématique. Pour la question des heures supplémentaires, par exemple, qui fait l’objet d’un contentieux volumineux, la charge de la preuve est partagée. Cela signifie que le salarié doit d’abord apporter des éléments sur les heures non rémunérées. Puis l’employeur y répond en donnant son propre éclairage au juge. Que s’est-il passé ici ? A trop vouloir défendre sa cause, le salarié s’est pris les pieds dans le tapis et a présenté des documents parfois contradictoires les uns avec les autres, voire sans intérêt juridique, comme des notes de frais, des billets de train ou encore l’attestation de son épouse…

Du coup, l’avocat de la société n’a même pas eu besoin de prouver la bonne foi de son client pour obtenir gain de cause. Mais la Cour de cassation n’est pas d’accord. Un tribunal ne peut trancher qu’en possession des deux argumentations. Dernier point intéressant : auparavant, le salarié devait «apporter des éléments de nature à étayer sa demande». Mais entre étayer et prouver par A+B, la frontière était mince. Désormais, il faut plus simplement «apporter des éléments suffisamment précis». Sont ainsi recevables des extraits d’agenda, des mails datés, des attestations de collègues ou encore des relevés horaires internes…

(1) Cass. soc., 18 mars 2020, n°18-10.919.

David Calvayrac est avocat spécialisé en droit social, associé du cabinet Fromont Briens.

Résumé de la politique de confidentialité

Nous collectons vos informations personnelles lorsque vous visitez notre site Internet ou lorsque vos bénéficiez de nos services d’accompagnement juridique.

Notre philosophie est d’intégrer dans l’ensemble de nos processus métier une logique de protection des données dès la conception et par défaut telle que prévue par la réglementation applicable en matière de protection des données à caractère personnel.

Pour de plus amples informations sur la façon dont nous collectons et traitons vos informations, référez-vous à notre Déclaration de confidentialité en version intégrale.

Cookies strictement nécessaires

Cette option doit être activée à tout moment afin que nous puissions enregistrer vos préférences pour les réglages de cookie.

Si vous désactivez ce cookie, nous ne pourrons pas enregistrer vos préférences. Cela signifie que chaque fois que vous visitez ce site, vous devrez activer ou désactiver à nouveau les cookies.

Cookies de mesure audience

Ce site utilise Google Analytics pour collecter des informations anonymes telles que le nombre de visiteurs du site et les pages les plus populaires.

Garder ce cookie activé nous aide à améliorer notre site Web.